Faites neuf cents députés, faites-en quatre-vingt-dix ; et la loi qu’ils fabriqueront ; tantôt plus plébéienne, tantôt plus bourgeoise, n’en sera ni meilleure ni pire.
Si je fonde quelque espoir sur l’Assemblée nationale, C’est bien moins à cause de son origine et du nombre de ses membres, qu’en raison des évènemens qui ne peuvent manquer de lui porter conseil, et du travail de la raison publique, qui sera à l’Assemblée nationale ce que la lumière est au daguerréotype.
Dans la monarchie, les actes de Gouvernement sont un déploiement de l’autorité ; dans la démocratie, ils sont constitutifs de l’autorité. L’autorité qui dans la monarchie est principe de l’action gouvernementale, dans la démocratie est le but du gouvernement. Il en résulte que la démocratie est fatalement rétrograde, et qu’elle implique contradiction.
Plaçons-nous au point de départ de la démocratie, au moment du suffrage universel.
Tous les citoyens sont égaux, indépendants. Leur collection égalitaire est le point de départ du pouvoir : c’est le pouvoir lui-même, dans sa plus haute expression, dans sa plénitude.
En vertu du principe démocratique, tous les citoyens doivent participer à la formation de la loi, au gouvernement de l’État, à l’exercice des fonctions