Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/107

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autre symptômes. De petits accès de fièvre surviennent ensuite, & vont toujours en augmentant ; quelquefois ils interrompent cette évacuation bilieuse, d'autrefois le flux augmente en même-tems que la fièvre, alors la déjection acquiert de jour en jour de l'acrimonie : cette humeur vicieuse, âcre & irritante, enflamme & ulcère l'intérieur des intestins, & produit le vrai flux dyssentérique. Cette espèce de dyssentérie est d'autant plus dangéreuse, qu'elle est produite & retenue par cette humeur morbifique qui circule dans la masse des liqueurs, & qui va se mêler avec les sucs qui passent par les couloirs de l'estomac & des intestins. De semblables flux de ventre sont presque toujours mortels, pour peu que la maladie soit négligée ou mal traitée dans le principe.

De quelque manière que la fiévre se déclare, lorsqu'elle est abandonnée à elle-même ou mal traitée, elle augmente de jour en jour, les redoublemens deviennent plus longs, plus fréquens & irréguliers, quelquefois le ventre se tend. Quelques-uns éprouvent des engorgemens aux parotides & aux maxilliaires, qui ne viennent presque jamais à suppuration ; il s'ensuit un assoupissemnt & des rêves, le malade ne sent plus ses besoins, les matières abondantes qui sortent de son corps, ont une odeur très-fétide, elles sont de couleur de safran, & le plus souvent sanguinolentes : on observe aussi quelquefois de petits mouvemens convulsifs, sur-tout au visage ; alors le pouls devient de jour en jour petit, irréguliers, intermittent, la poitrine se remplit, & le malade expire.

Cette maladie n'a point de terme fixe pour le tems de la mort ou de la guérison. Dans la partie du nord, de même qu'à la côte de l'est, elle va très-souvent du quatrième au huitième