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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/109

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CHAPITRE IV.
Des Isles de France et de Bourbon.

De l'Isle de France.

L'Isle de France fut autrefois habité par les Hollandais : ils voulurent même y fonder une colonie ; mais les produits ne couvrant point les dépenses, ils se virent forcés de l'abandonner. M. de la Bourdonnais, Gouverneur pour la Compagnie, à l'île de Boubon, crut devoir prendre possession d'un pays qui par sa proximité se trouvoit à la convenance de son Gouvernement. Il envoya des habitans pour le peupler, & dans la suite on en fit le chef-lieu ; mais quelques peines qu'on se soit données, le sol toujours ingrat, ne fournit point à la subsistance du Colon, il faut que sa nourriture annuelle lui vienne des Nations étrangères : le port où l'on peut faire un entrepôt pour l'Inde, est le seul avantage qu'on puisse retirer de cet établissement ; cependant on n'y voit point de mendiant, parce qu'in n'y connoît que deux États, le Maître & l'Esclave. Ses habitans commencent à s'attacher à la culture. On y trouve des cafeteries & des sucreries considérables, de même qu'un indigo supérieur à celui de l'Amérique ; mais sa plante trop sèche dans cette île, en fera bientôt négliger la culture, parce qu'elle ne rend point les frais qu'elle exige : on n'a pas manqué d'en rapporter différentes espèces de Madagascar, de la côte de Coromandel,

d'Agra