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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/120

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sont une prodigieuse quantité de beurre que toutes les années ils rapportent à la ville sur des charrettes ; les coteaux d'alentour sont pour la plupart plantés de vignes, dont les plans ont été tirés de Madère : elles donnent un vin blanc liquoreux assez mauvais. Les Français viennent en chercher pour le porter à l'île de France, celui qu'on leur porte d'Europe ne suffisant pas à la consommation de cette petite île.

Le côteau de Confiance qu'on trouve à deux lieues de la ville y produit un vin muscat recherché de toutes les Nations, mais moins salutaire qu'agréable au goût : il pèse un dégré de plus-que l'eau de la mer qu'on avoit regardé jusqu'à ce jour comme la liqueur la plus pesante.

La montagne de la Perle, qui est à quelques lieues dans les terres, mérite d'être observée; c'est une des plus hautes des environs du Cap ; elle n'est compofée que d'un seul bloc de granit crevassé dans plusieurs endroits : la Nature a pratiqué près du sommet différentes grottes & bassins où l'on trouve du crystal de roche blanc & jaune.

Ce pays offre encore des eaux minérales chaudes : on eiî trouve deux ruineaux auxquels on attribue deux propriétés merveilleuses ; l'un coule à trente lieues de la ville, & l'autre à foixante ; le premier tache le linge d'une manière indélébile, mais aussi redonne-t-il la première fraîcheur aux herbes déjà flétries, quand on les en retire, on croiroit qu'elles viennent d'être arrachées de leur tige. Les eaux du fécond joignent à la même propriété celle de blanchir fupérieurement le linge, & cela fans qu'il toit nécenaire de le savonner.

La campagne abonde'en bruyères, en liliacées & en orchis. Le plus beau que j'ai trouvé dans ce genre est le diffa uni flora

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