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114                                  VOYAGE AUX INDES


Le tabac y réussit très-bien, les Chiroutes(a)[1] de Manille sont renommées dans toute l'Inde par leur goût agréable, aussi les Dames dans ce pays fument-elles toute la journée.

Le cacao de Manille est regardé comme supérieur à celui de l'Amérique ; c'est le seul arbre qu'on cultive dans presque toutes les Philippines, parce qu'on y fait grand usage du chocolat ; on en boit condnuellemenc & on en présente pour rafraîchissement dans toutes les visites. Le cacao, ainsi que le tabac ne font pas naturels aux Philippines ; ils y furent apportés de la nouvelle Espagne.

On pourroit aussi retirer de Manille de la cire, les montagnes font remplies d'abeilles qui en donnent abondamment.

Toutes les rivières charient beaucoup d'or, ce qui prouve qu'il y a des mines d'or : les Indiens gagnent trente fols par jour à en retirer par le lavage.

Le fer s'y trouve natif en masse, mais mêlé avec quelqu'autre métal qui le rend plus tendre que le nôtre : on le forge tel qu'on le trouve. Il y a aussi de l'aimant, des carrières de marbre considérables, d'où l'on a tiré celui qui décore les églifes.

Les Espagnols n'ont sur Mindoro que quelques petits établissemens. Tous les voyageurs ont avancé que les habitans de cette île avoient une queue ; mais cette idée ne s'est accréditée, que parce qu'ils ont le coccix un peu alongé.

Les principaux établissemens des Espagnols dans l'île Panay, sont Ilo-Ilo & Antigue ; il n'y a de bon mouillage sur la côte de l'île Panay, que dans ce dernier endroit.

  1. (a) Les Chiroutes de Manille ont quatre à cinq pouces de longueur, & sont faites de feuilles de tabac roulées les unes sur les autres, c'est proprement ce qu'on appelle Cigares, dans les Indes occidentales.