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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/151

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116                                  VOYAGE AUX INDES


on en a besoin, on met la main fur le premier qu'on rencontre , & on le laine aller quand on en a tiré le fervice qu'on en attendoit.

L'air de toute l'île est mal sain, parce qu'elle est inculte & pleine de marais. On croit qu'elle renferme plusieurs mines d'or très-riches.

Les Espagnols ont plusieurs comptoirs sur les côtes de l'île de Mindanao, ils ne s'y foutiennent que dans un état de guerre continuelle contre les rois très-nombreux qui régnent dans cette île, aucun d'eux n'a voulu reconnoître les Espagnols.

Sambouangue, est le chef-lieu des établinemens Espagnols à Mindanao; il eft fitué fur la côte méridionale de l'île. Selon nos observations, sa position est par cent vingt degrés treize minutes de longitude , & par six degrés cinquante-quatre minutes de latitude, différence considérable avec l'observation de M. le Gentil, qui l'a placée par sept degrés vingt minutes de latitude , apparemment d'après quelques mauvaises cartes efpagnoles.

Les Efpagnols y ont construit une citadelle en pierres & en briques très-considérable, & en état de défendre la rade. Les habitans sont logés en dedans d'une palissade qui tient d'un côté à la citadelle, & de l'autre à un petit fort de bois de quatorze pièces de canon qui commande les environs.

Sambouangue coûte beaucoup au Roi d'Espagne, qui n'en retire rien. On a établi ce poste pour arrêter les incursions des Maures d'Yolo dans les îles voisines, cependant ces derniers n'en vont pas moins jusque dans la rade d'Antigue & de Manille, enlever non-seulement les bateaux pêcheurs qu'ils y rencontrent, mais même des vaisseaux richement chargés : ils