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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/153

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118                                  VOYAGE AUX INDES


Il y a un volcan dans la partie du Sud de Mindanao, qui brûle continuellement & sert de renseignement aux vaisseaux qui fréquentent ces parages.

L'ile d'Yolo paroît être le point de démarcation des Philippines & des Moluques. Les Hollandais prétendent qu'elle dépend des Moluques, & les Espagnols sont si persuadés qu'elle est une des Philippines, qu'ils ont voulu plusieurs fois s'y établir ; n'ayant pu réuffir par la douceur, ils ont effayé de s'en rendre les maîtres par la force : toutes leurs tentatives ont été inutiles, les Yolois n'ont jamais voulu reconnoître que leur Souverain.

Les Anglais ont eu un comptoir sur une petite île à l'Est d'Yolo, mais ils ont été obligés de l’abandonner.

Les Français ont pu y former un établinement ; le Roi de cette île afin de montrer son amitié pour la Nation, avoit même demandé le pavillon français. Ils ont eu, je crois, raison de ne point s'y établir, car ils auroient été tôt ou tard les victimes des habitans qui sont guerriers & féroces, quoique gouvernés par un bon Prince.

Yolo n'est qu'une petite île de trente à quarante lieues de tour ; cependant elle méritoit les efforts des puissances européennes par sa pofition pour la culture des épiceries & le commerce dont elle est susceptible.

Elle produit beaucoup d'éléphans : on y trouve de l'ambre, & on y pêche des perles ; son port sert de retraite aux Maures qui parcourent ces mers en pirates, troublent les Efpagnols dans leur navigation, & enlèvent dans leurs incursions les peuples des colonies qu'ils ramènent chez eux pour en faire des esclaves. La côte est assez poissonneuse pour fournir à la