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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/58

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VOYAGE AUX INDES

dessus d’une petite chapelle, devant laquelle on fait les prières & les cérémonies journalières.

L’habit chinois est une espéce de chemise de soie de différentes couleurs qui se boutonne pardevant ; ils en mettent quelquefois jusqu’à huit les unes sur les autres, & dans les tems froids ils y ajoutent une espéce de mantelet de drap noir. Ils portent de grands caleçons par-dessous, & des bottes de satin quelquefois piquées, dont les semelles sont de papier, & ont plus d’un pouce d’épaisseur. Ils se rasent les cheveux, n’en conservant qu’une seule touffe derrière la tête, pour former une tresse qu’on nomme penesé ; ce n’est qu’aux pères de famille qu’il est permis d’avoir des moustaches, ils les conservent précieusement, & ne cessent d’y passer la main afin de les rendre lisses. Ils ne coupent jamais l’ongle du petit doigt, excepté les ouvriers à qui le travail des mains ne permet pas ce faste. L’habillement des femmes est presque le même que celui des hommes ; la frisure de celles qui sont mariées dans la province de Canton, consiste à ramasser tous les cheveux dans le milieu de la tête pour en faire des espéces de nœuds ornés de fleurs & retenues par des épingles d’or. Les filles les coupent tout autour du front, à deux pouces de leur racine, & ne les relèvent point ; mais ces modes ne sont pas générales, elles varient selon les Provinces.

Les Mandarins sont distingués par le bouton d’or, de perle ou de corail, qu’ils portent au bonnet suivant leur grade. C’est encore à la ceinture qu’on distingue les états, par la quantité de perles dont elle est surchargée. Les Mandarins de la première classe portent sur la poitrine & le dos une pièce d’étoffe quarrée, où brillent l’or & l’argent, & sur laquelle les attributs de leur dignité sont brodées, on les reconnoît à cette marque,