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ET PRIAPIQUES


Approche, embrasse moy, ne fais plus la farouche,
L’Amour est un plaisir et si juste, et si doux,
Serre moy de tes bras, mets ta langue en ma bouche,
Aussi bien que ton cœur ouvre moy les genoux.

Il semble, mon soucy, que tu craignes la touche,
Prens mon v. d’une main, et voy comme je fous ;
C’est trop te cajoller, il faut que je te couche,
Et bien je suis dessus et te voilà dessous.

J’entre, lève le c., je suis dedans, je pousse
Tire à toy, ne crain rien, cette peine est trop douce,
Ha ! ha ! ha ! je décharge, ô quel aymable effort !

Quoy ! tu sembles mourir, non, non, belle Silvie,
Ne t’imagine pas qu’on te donne la mort
Puis-qu’on a fait cela pour te donner la vie.