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SONNETS GAILLARDS


Ça, ça pour le dessert, troussez moy cette cotte[1],
Vîte, et chemise et tout, qu’il n’y demeure rien,
Qui me puisse empêcher de reconnaître bien
Du plus haut du nombril jusqu’au bas de la motte.

Voyez ce traquenard qui se pique sans botte,
Et me laissez a part tout ce grave maintien,
Suis-je pas votre cœur ? Estes-vous pas le mien ?
C’est bien avecque moy qu’il faut faire la sotte !

Il est vray, mais je crains de vous échaufer trop,
Remettez-vous au pas, et quittez le galop ;
Ma belle, laissez moy, c’est à vous de vous taire.

Ma foy, vous vous gâtez, en sortant du repas ;
Mon cœur, vous dites vray ; mais se pourroit-il faire
De voir un si beau c.., et ne le foutre pas ?


  1. (Publié dans le Nouveau Parnasse Satyrique, par le Sr Théophile, Calais, 1684)