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ET PRIAPIQUES


Beaux sont ces bois épais, belle cette prérie[1],
Belles ces vives fleurs, et beaux ces verts rameaux,
Beau le crystal coulant de ces petits ruisseaux,
Beau le divers email de cette herbe fleurie.

Beaux les derniers accens qu’un doux Echo marie,
Aux charmes amoureux de mes chants tout nouveaux,
Beaux les riches epis de ces jaunes tuyaux,
Beaux les airs qu’un Berger sur sa flûte varie.

Beaux les seps amoureux où pendent ces raisins,
Beaux les courbez valons de ces coteaux voisins,
Beau cet antre, où parfois avec toy je sommeille ;

Mais toutes ces beautez, mon Alcine, crois moy,
Cédent à la beauté de ta motte vermeille
Que je tiens maintenant, assis auprès de toy.


  1. (Publié dans le Parnasse Satyrique, 1623)