Ne t’ai-je pas dit cela depuis longtemps ?
Tu l’as dit sans doute, mais j’étais troublé par la crainte.
Ne laisse plus rien de tout ceci entrer dans ton esprit.
Dois-je aussi ne plus redouter le lit nuptial de ma mère ?
Que peut craindre l’homme, quand la destinée mène toutes les choses humaines et que toute prévision est incertaine ? Le mieux est de vivre au hasard, si on peut. Ne crains pas de t’unir à ta mère, car, dans leurs songes, beaucoup d’hommes ont rêvé qu’ils s’unissaient à leur mère ; mais celui qui sait que ces songes ne sont rien, mène une vie tranquille.
Tes paroles seraient sages, si ma mère ne vivait encore ; mais, puisqu’elle survit, bien que tu parles avec sagesse, rien ne peut faire que je ne craigne pas.
La mort de ton père est une grande consolation.