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Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/157

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plus illustre des villes ! Ayez pitié de cette ombre misérable d’Oidipous, car mon ancien corps n’était point tel que celui-ci.

ANTIGONÈ.

Fais silence. Voici que des hommes d’un grand âge viennent ici et regardent où tu es assis.

OIDIPOUS.

Je me tairai ; mais emmène-moi hors de la route et cache-moi dans le bois sacré, jusqu’à ce que j’entende les paroles qu’ils diront ; car il n’y a de sûreté que pour ceux qui savent ce qu’il faut faire.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Regarde ! qui était-il ? où s’est-il caché en s’évadant de ce lieu sacré, lui, le plus impudent de tous les hommes ? Cherche, vois, regarde de tous côtés. Certes, ce vieillard est un vagabond, un étranger. Autrement, il ne serait pas entré dans ce bois sacré, inaccessible, des Vierges indomptées que nous redoutons d’invoquer par un nom, auprès de qui nous passons en détournant les yeux, la bouche close et en passant silencieusement. Maintenant on dit que quelqu’un est venu ici sans respect ; mais, en regardant de toute part dans le bois sacré, je ne puis voir où il est.

OIDIPOUS.

Me voici ; car je vous vois en vous entendant, comme il est dit.