promptement hors de ma terre et ne souille pas plus longtemps ma ville !
Ô Étrangers irréprochables, puisque vous n’avez point voulu entendre mon vieux père aveugle révéler les actions qu’il n’a point faites volontairement, je vous conjure d’avoir pitié de moi, malheureuse, qui vous supplie pour son père seul, en vous regardant de mes yeux, comme si j’étais née de votre sang, afin que vous soyez cléments pour ce malheureux. En vous, non moins qu’en un Dieu, reposent toutes nos espérances. Accordez-nous donc ce bienfait inespéré. Je vous conjure, par vous-mêmes, par tout ce qui vous est cher, par vos enfants, par votre femme, par ce que vous possédez, par votre Dieu domestique ! Car, en regardant de tous côtés, vous ne verrez jamais un homme qui puisse échapper quand un Dieu l’entraîne.
Sache, enfant d’Oidipous, que nous avons également pitié de vos maux, des tiens et des siens ; mais, craignant plus encore la colère des Dieux, il ne nous est point permis de dire autrement que nous n’avons dit.
À quoi bon la gloire ou l’illustre renommée qui n’est point fondée ? On dit qu’Athèna est très-pieuse ; que, seule, entre toutes les villes, elle peut sauver un étranger des maux qui l’accablent et lui porter secours ; mais que me font ces choses à moi que vous soulevez de ce siége