contre ton gré ! Et je te dis ceci de la langue et de l’esprit.
Vois où tu en es venu, Étranger ! Par ta race tu sembles un homme juste, mais tu te montres tel que tu es en faisant le mal.
Je n’ai point entrepris ceci, jugeant cette ville privée d’hommes ou sans prudence, ô fils d’Aigeus, mais persuadé que les Athènaiens ne s’enflammeraient point pour mes proches parents au point de vouloir les nourrir malgré moi. Je ne pensais point qu’un homme parricide et souillé d’un crime, qu’un fils qui s’est uni à sa mère par des noces abominables dût être reçu par eux. Je connaissais l’Aréiopagos, illustre par sa sagesse, qui ne permet pas que des vagabonds de cette sorte habitent dans cette ville. Je me suis saisi de cette proie d’après cette conviction. Et cependant, je ne l’aurais point fait, s’il n’avait jeté d’amères imprécations contre ma race. C’est pourquoi, irrité de cet outrage, j’ai voulu lui rendre une peine égale. Il n’y a, en effet, d’autre vieillesse pour la colère que la mort, puisqu’aucune douleur n’atteint les morts. Du reste, fais ce qui te plaira, car mon isolement me rend faible, bien que je dise des choses équitables. Cependant, tel que je suis, je tenterai de résister.
Ô impudemment audacieux ! Qui penses-tu outrager par ces paroles ? Est-ce moi qui suis vieux, ou toi qui de ta bouche me reproches les meurtres, les noces et les misères que j’ai subis, malheureux que je suis, contre ma