Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/291

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

où courent les Bakkhides, les Nymphes Kôrykiennes, et où flue l’eau de Kastalia. Les cimes couvertes de lierres des monts Nysaiens et leurs vignes verdoyantes t’envoient, au milieu des clameurs sacrées, visiter les carrefours de Thèba.

Strophe II.

Elle que tu honores merveilleusement plus que toutes les autres villes, ainsi que ta mère frappée de la foudre. Maintenant que toute notre ville est en proie à un mal terrible, viens d’un pied sauveur, franchissant l’escarpement du Parnèsos ou le détroit retentissant de la mer.

Antistrophe II.

Ô Conducteur des astres qui respirent le feu, qui présides aux clameurs nocturnes, Race de Zeus, apparais avec les Thyiades de Naxos, tes compagnes, qui, furieuses durant toute la nuit, glorifient par des chœurs dansants leur maître Iakkhos !

LE MESSAGER.

Habitants des demeures de Kadmos et d’Amphiôn, la vie est toujours telle, que je ne puis ni la louer, ni l’accuser. En effet, la fortune élève et renverse toujours l’homme heureux et l’homme malheureux, et aucun divinateur ne peut révéler jamais avec certitude la destinée future des mortels. Kréôn, selon moi, était digne d’envie parce qu’il avait sauvé de ses ennemis cette terre Kadméienne. Ayant ici la puissance suprême, il régnait heureusement et florissait par une noble race ; mais voici que tout s’est évanoui. En effet, quand un homme a perdu le bonheur, je pense qu’il est moins un vivant qu’un cadavre animé.