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Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/437

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AGAMEMNÔN.

Tu me conseilles donc de laisser ensevelir ce cadavre ?

ODYSSEUS.

Certes, car moi aussi j’en serai réduit là.

AGAMEMNÔN.

Comme chacun agit dans son propre intérêt !

ODYSSEUS.

Pourquoi aurais-je plus de souci d’un autre que de moi ?

AGAMEMNÔN.

On dira que cette action est tienne et non mienne.

ODYSSEUS.

Quoi que tu fasses, tu seras loué par tous.

AGAMEMNÔN.

Sache donc, et tiens pour certain, que je voudrais t’accorder une grâce encore plus grande ; mais cet homme, vivant et mort, ne m’en sera pas moins odieux. Tu peux faire ce que tu désires.

LE CHŒUR.

Puisque tu as eu cette bonne pensée, Odysseus, ce serait un insensé celui qui dirait que tu n’es pas sage.