mon père mort, si quelque chose plaît aux morts. Mais toi, qui dis haïr, tu ne hais qu’en paroles, et tu fais en réalité cause commune avec les tueurs de ton père. Si les avantages qui te sont faits, et dont tu jouis, m’étaient offerts, je ne m’y soumettrais pas. À toi la riche table et la nourriture abondante ; pour moi c’est une nourriture suffisante que de ne point cacher ma douleur. Je ne désire nullement partager tes honneurs. Tu ne les désirerais point toi-même, si tu étais sage. Maintenant, quand tu pourrais te dire la fille du plus illustre des pères, dis-toi la fille de ta mère. C’est ainsi que tu seras jugée mauvaise par le plus grand nombre, toi qui trahis tes amis et ton père mort.
Point trop de colère, par les Dieux ! Vos paroles, à toutes deux, porteront d’ailleurs leur fruit, si tu apprends d’elle à bien parler, et celle-ci, de toi.
Depuis longtemps, ô femmes, je suis accoutumée à de telles paroles d’elle, et je ne m’en souviendrais même pas, si je n’avais appris qu’un grand malheur la menace qui fera taire ses gémissements continuels.
Parle donc, dis quel est ce grand malheur, car si tu as à m’apprendre quelque chose de pire que mes maux, je ne répondrai pas davantage.
Or, je te dirai tout ce que je sais de ceci. Ils ont ré-