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Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/466

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Ville. Comprends donc ainsi ce que je dirai. Si la vision qui m’est apparue cette nuit m’annonce des choses heureuses, accomplis-les, Roi Lykien ! Si elles sont funestes, détourne-les sur mes ennemis. S’ils me tendent des embûches, ne permets pas qu’ils m’enlèvent mes richesses ; mais accorde-moi de vivre, toujours saine et sauve, possédant le sceptre et la demeure des Atréides, jouissant d’une heureuse destinée au milieu de mes amis et de ceux de mes enfants qui m’entourent maintenant, qui ne me haïssent pas et ne me veulent point de mal. Écoute-nous favorablement, Apollôn Lykien, et donne-nous ce que nous te demandons. Pour les autres choses, bien que je me taise, je pense qu’étant Dieu tu les connais bien, car les enfants de Zeus voient tout.

LE PAIDAGÔGUE.

Femmes étrangères, je voudrais savoir si cette demeure est celle du roi Aigisthos ?

LE CHŒUR.

C’est elle, Étranger ; tu as bien pensé.

LE PAIDAGÔGUE.

Ai-je raison de penser que voici son épouse ? En effet, son aspect est celui d’une reine.

LE CHŒUR.

Certes : c’est elle-même.

LE PAIDAGÔGUE.

Salut, ô Reine. J’apporte une heureuse nouvelle à toi et à Aigisthos, de la part d’un homme qui vous aime.