Ah ! ah ! n’y a-t-il personne qui veuille d’un coup vigoureux séparer ma tête de ce corps maudit ? Quelle torture !
Le Vieillard. — (Il s’efforce de maintenir Héraclès étendu.) Fils de ce héros, la tâche dépasse ma force : aide-moi. Mieux que personne, tes yeux découvriront un moyen de le sauver.
Hyllos. — Je le tiens, mais il m’est impossible de trouver ni en moi, ni ailleurs, un remède à ses maux : cela dépend de Zeus.
Héraclès. — O mon enfant, où es-tu donc[1] ? Par là, par là prends-moi, soulève-moi. Ah ! Quelle est ma destinée ! Il s’élance encore, il s’élance, le mal douloureux, terrible, sauvage qui m’a perdu !
O Pallas, Pallas, voici qu’il me déchire encore ! Mon enfant, aie pitié de ton père, ne crains pas qu’on te blâme, tire ton glaive, frappe-moi sous la clavicule : c’est le moyen de guérir la torture dont ta mère impie a excité la rage. Ah ! si je pouvais la voir succomber aussi cruellement, oui, aussi cruellement qu’elle m’a tué !
Hadès, fils de Zeus, doux Hadès, endors, endors-moi par une mort rapide, et mets fin à ma souffrance.
- ↑ Héraclès, remarque le scholiaste, reconnaît son fils à sa voix, comme il l’a déjà reconnu par hasard, v. 794 sq., à travers la fumée du sacrifice, quand il l’a vu pleurer au milieu de la foule.