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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/21

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une réplique de l’Amphitryon de l’autre pièce ? Avouons que l’imitation paraît possible. Et voici un autre argument : le sommeil d’Héraclès est naturel dans Euripide, on ne peut en dire autant pour Sophocle. Chez le premier, après une crise de folie, le malheureux s’assoupit comme Philoctète ou Oreste, après un accès de leur mal[1]. Euripide a même soin de nous expliquer que Pallas frappe d’une pierre en pleine poitrine Héraclès dans sa démence et qu’elle le plonge dans un sommeil profond[2]. Mais, à son tour, comment l’Héraclès de Sophocle peut-il dormir, sinon pour qu’on le porte plus commodément en scène ? La tunique de Nessos n’est-elle plus attachée à ses flancs qu’elle dévore ?

Si l’on accepte ces suggestions, puisque selon une opinion très autorisée[3] l’Héraclès d’Euripide a été joué entre les Suppliantes et les Troyennes, c’est-à-dire entre 421 et 415, les Trachiniennes doivent être placées quelque temps après, entre 420 et 410.

  1. Cf. A. Dieterich, Schlafscenen auf der attischen Bühne, Rhein. Museum, 1891, p. 25-46.
  2. Héraclès, 1004 sq.
  3. Wilamowitz, Herakles, I, p. 343 sq. et 380.