Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/426

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Second Demi-Chœur. — Oui, c’est bien là les traces des génisses.

Premier Demi-Chœur. — Silence ! Un dieu conduit notre colonie.

Second Demi-Chœur. — Que faut-il faire, l’ami ? Étions-nous sur la bonne piste ? Dis : ceux-ci, est-ce leur idée ?

Premier Demi-Chœur. — Oui, tout à fait : chacune de ces empreintes le prouve clairement.

Second Demi-Chœur. — Tiens ! Tiens ! Voici encore la marque de leurs sabots.

Premier Demi-Chœur. — Oui, regarde bien : l’empreinte est juste de la longueur.

Second Demi-Chœur. — Va, cours et (lacune) fais attention (lacune) en écoutant si quelque bruit de l’intérieur ne vient pas jusqu’à nos oreilles.


Un son incompréhensible[1], que personne n’a jamais entendu, vibre dans l’air. — À ce moment les Satyres sont arrivés à la porte de la caverne d’Hermès.

Premier Demi-Chœur. — Je n’entends pas distinctement la voix, mais il est bien clair que ces vestiges, que ces traces de pas sont ceux de ces génisses : on peut s’en rendre compte.

Second Demi-Chœur. — Ah bah ! voilà maintenant, oui, par Zeus, voilà que les pas se retournent et se dirigent en sens inverse[2] : regarde-les. Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi cette direction ? Ce qui allait en avant va en arrière ; les traces contraires s’embrouillent les unes dans les autres. Il en avait une frousse, le bouvier !


    ce qui était un expédient commode pour expliquer son intervention dans la pièce. À la fin du drame, dans le Cyclope comme dans les Limiers, on renvoyait les Satyres après les avoir affranchis.

  1. Sur le papyrus les sons confus de la lyre divine sont indiqués en παρεπιγραφή (cf. Esch. Eum. 117 sqq.) par le mot ῥοϊβδος, qui reprend le mot ῥοίβδημα du texte et qui ne provient probablement pas du poète.
  2. Imitation directe de l’Hymne à Hermès, 73 sqq.