Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/434

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suis la bien. — (À un autre Satyre qui s’est égaré.) Ah ! malheur, être impur… sûrement quand tu t’en iras tout à l’heure, rendu à la liberté, tu courras à ta perte. Allons, ne te fourvoie pas, marche, attrape, en avant : par le flanc nous le tenons.


Nouveau jeu de la lyre. — Tous s’arrêtent encore une fois : stupeur de Silène.

Parlé.

Le Coryphée. — Père, pourquoi ce silence ? Hein ! ne disions-nous pas la vérité ? N’entends-tu pas le bruit[1], ou bien est-ce que tu es sourd ?

Silène. — (Bouleversé.) Tais-toi.

Le Coryphée. — Qu’y a-t-il ?

Silène. — Je vais m’en aller.

Le Coryphée. — Reste, veux-tu ?

Silène. — Impossible, mais toi à ta guise cherche tout seul, suis la piste, et enrichis-toi avec les génisses et l’or ; pour moi, je suis d’avis de ne plus m’attarder encore longtemps ici.

Le Coryphée. — Mais je ne te permettrai pas de me quitter, ni d’esquiver ta tâche : sachons d’abord clairement qui se cache dans cette caverne.

(Petit couplet de quatre lignes où l’on croit comprendre que le Chœur, qui voudrait une réponse de Silène, lui rappelle pour lui donner du courage, que la récompense qui l’attend, lui assurera une vie heureuse.)


Silène prend la fuite. — Le Chœur se remet en chasse. Devant la porte de la caverne, il s’arrête.

    pour les rendre plaisants. Il était recommandé de donner aux chiens des noms courts, βραχέα, sonores, εὐανάϰλητα. Dans la curieuse liste qui nous en a été conservée, (Ibid. VII, 5) on n’en trouve pas un seul qui ait trois syllabes.

  1. Le terme est très vague : comme le son de la lyre n’a encore jamais été entendu par aucune oreille humaine, personne ne sait quel nom lui donner. Cf. 108, 128, 136, 138.