Page:Sophocle - Œdipe Roi, trad. Bécart, 1845.djvu/14

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Nos compatriotes auront vu sans doute avec plaisir l’accueil on ne peut plus bienveillant qui nous a été fait dans la capitale de la France. Comme cela est bien naturel, nous avons ensuite conçu le vif désir de savoir si, dans celle de notre chère patrie, la Belgique, l’opinion de célèbres littérateurs parisiens serait en quelque sorte partagée ou confirmée par les hommes les plus compétents et les plus habitués principalement à apprécier des œuvres théâtrales.

En conséquence, nous avons cru devoir soumettre notre ŒDIPE-ROI, mis en vers français, au jugement de MM. les membres du comité de lecture des théâtres royaux de Bruxelles. Le rapport de ces messieurs, parmi lesquels il y a plusieurs littérateurs d’un mérite reconnu, même à l’étranger, nous a été en général et unanimement des plus favorables et des plus encourageants. Cependant leurs éloges, ainsi que ceux que nous avons obtenus à Paris, doivent être surtout rapportés au plus sublime tragique grec, que nous nous sommes seulement efforcé de ressusciter avec toutes ses beautés, et cela à une époque qui nous a paru très-opportune pour ce genre de travaux dramatiques de la plus pure école possible.

Nous venons aussi de lire tout récemment à M. R****, traducteur distingué des trois satiriques latins, les deux premiers actes de notre pièce, les seuls qui eussent encore été imprimés et corrigés. Ce professeur respectable, ce littérateur si expérimenté, si versé surtout dans les lettres anciennes, doué d‘une si grande habitude de la versification et de la poésie françaises, nous a adressé, malgré sa grande réserve ordinaire, des éloges complets, avec une franche animation et même avec une sorte d‘enthousiasme : il nous a fait entrevoir, comme on l’a fait aussi à Paris, avec toutes les garanties d’impartialité, un succès bien au-dessus de nos espérances, et cela dans des termes que la modestie nous empêche de rapporter ici.