Ont frappé sans pitié. Suis-je donc né coupable ?
Né pour être ici-bas un mortel exécrable ?
Mais quoi ! forcé de fuir, reverrai-je les miens ?
Retournerai-je hélas ! parmi les Corinthiens ?
Je m’expose à m’unir, par un horrible inceste,
À ma mère, et de plus, sort injuste et funeste !
Je pourrais en rentrant dans ce fatal séjour,
Faire périr celui qui m’a donné le jour.
Destin impitoyable ! ô fortune ennemie !
Est-ce d’un Dieu cruel la vengeance inouïe ?
Fasse des Immortels la sainte majesté
Qu’un pareil jour de moi soit sans cesse écarté !
Et que je disparaisse à jamais de la terre
Avant de voir souillée ainsi ma vie entière !
D’espérance pourtant il reste une lueur.
Il va rendre l’espoir, le calme à mon esprit.
Dans mes discours ?
De ce berger, tomba sous les coups inhumains,
De brigands ; s’il s’agit de plusieurs assassins,
Je ne puis m’imputer cet exécrable crime ;
Mais si, sous un seul homme a tombé la victime,
Tout s’éclaircit alors, je suis le criminel.