tu pourras déplorer tes malheurs. Songes-y donc, ma sœur, et ne va pas ensuite m’imputer ton infortune. Il est temps de prendre une sage résolution.
C’est donc là ce qu’ils sont décidés à faire contre moi ?
Sans doute, et ils le feront après le retour d’Égisthe.
Ah ! qu’il revienne donc au plus tôt pour le faire !
Malheureuse, quel vœu formes-tu ?
Qu’il revienne, s’il a quelque dessein semblable.
Que veux-tu souffrir ? Où as-tu donc l’esprit ?
Pour fuir loin de vous, le plus loin possible.
As-tu donc perdu tout soin de ta vie ?
Elle est belle, en effet, ma vie, et bien digne d’admiration !
Sans doute elle le serait, si du moins tu savais être sage.
Ne m’enseigne pas à trahir mes amis.
Je ne te l’enseigne pas, mais à céder à ceux qui sont les maîtres.
Toi, humilie-toi ainsi, ce n’est pas là mon caractère.
Cependant il est beau du moins de ne pas périr par sa faute.
Périssons, s’il le faut, en vengeant notre père !