tours qui entourent la ville[1] ; le lieu où nous sommes est sacré, autant que mes yeux peuvent en juger, car il est parsemé de lauriers, d’oliviers, de vignes abondantes, et, sous le feuillage, de nombreux rossignols font entendre leurs chants mélodieux. Repose tes membres sur cette roche grossière, car tu as fait un long chemin, pour un vieillard.
Assieds-moi, maintenant, et garde ton père aveugle.
Depuis le temps que je remplis ce devoir, je n’ai plus à l’apprendre.
Peux-tu me dire où nous nous sommes arrêtés ?
Près d’Athènes, je le sais, mais ce bourg, je l’ignore ; tous les voyageurs, en effet, nous ont dit qu’Athènes était devant nous. Mais veux-tu que j’aille m’informer quel est ce lieu ?
Va, ma fille, et demande surtout si l’on peut l’habiter.
Il est habité ; mais je n’ai pas besoin de m’éloigner, car voici quelqu’un près de nous.
Vient-il de notre côté, et presse-t-il ses pas ?
Il est déjà devant nous ; tu peux lui demander ce que tu veux, le voici.
Étranger, sachant de cette jeune fille, dont les yeux voient pour elle et pour moi, que tu venais de ce côté, fort à propos pour nous éclairer sur ce que nous ignorons...
- ↑ Colone était distant d’Athènes de dix stades au plus, selon Thucydide, l. VIII, 67 (un peu moins de deux kilomètres).