génie, fertile en ressources, se précautionne même contre l’avenir ; contre les plus cruelles maladies il a trouvé des remèdes ; contre la mort seule il n’a pas d’asile.
[Antistrophe 2.) Possédant plus qu’il n’osait l’espérer la science et la pratique des arts, il se porte parfois vers le bien, parfois vers le mal ; lorsqu’il associe à ses inventions les lois du pays et la justice divine, vengeresse du parjure, il fait la gloire des cités ; mais il devient indigne d’une patrie, s’il étouffe en lui la vertu par une coupable audace. Puisse-il ne jamais s’asseoir à mon foyer et n’avoir avec moi aucune pensée commune, celui qui agit ainsi[1] !
Ce prodige divin confond mon esprit ; bien sûr de ce que je vois, comment contester que cette jeune fille soit Antigone ? O malheureuse enfant du malheureux Œdipe, qu’arrive-t-il ? Ce n’est assurément pas pour avoir désobéi aux ordres du roi qu’on t’amène ici, ni pour avoir été surprise dans un acte insensé[2] ?
C’est elle qui a commis le crime ; nous l’avons surprise ensevelissant Polynice. Mais où est Créon ?
Le voici fort à propos qui revient du palais.
Eh bien ! qu’y a-t-il ? quel événement rend ma présence nécessaire ?
O roi, les mortels ne peuvent jurer de rien ; en effet, la pensée qui survient dément nos pensées premières.