Silence ! je crois entendre la voix de Teucer, poussant des cris, que lui arrache son malheur.
O Ajax chéri ! frère bien-aimé ! en est-ce donc fait de toi, comme la renommée le publie ?
Il a cessé de vivre, ô Teucer ! ce n’est que trop vrai.
Hélas ! ô sort cruel qui pèse sur moi !
Dans une telle infortune…
O malheureux que je suis ! malheureux !
Il est juste de pleurer.
O douleur accablante !
Trop, hélas ! ô Teucer !
L’infortuné ! où donc est son fils ? en quel lieu de la terre troyenne ?
Il est seul dans la tente.
Que ne l’amenez-vous ici à l’instant même, de peur qu’un de ses ennemis ne l’enlève, comme un lionceau délaissé. Allez, courez, hâtez-vous. Trop souvent on insulte les morts, une fois dans la tombe.
Tout à l’heure, Teucer, Ajax encore vivant confiait à tes soins ce fils que tu protèges.
O spectacle le plus douloureux qui ait jamais frappé ma vue ! ô course, de toutes celles que je fis, la plus affli-