Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/117

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si opiniastre que quand elle avoit commencé une chose, elle la vouloit achever. La pluye qui tomboit en abondance ne luy faisoit pas tant de peur qu’aux autres, et se tenant accroupie pres du feu, elle ne songeoit qu’à son ouvrage. Mais elle avoit mis brusler d’un certain bois sec qui commença de petter d’une estrage façon, et il y eut un gros charbon qui luy sauta sous la cotte. Aussi tost sentant cette ardeur, elle s’escria, ha je brusle ! Je brusle ; le monde va perir par feu. Qui fut bien estonné, ce fut son fils qui estoit sur les tuilles où il avoit esté desja bien mouillé, et se tenoit les mains jointes en claquant des dents, attendant ce qui devoit avenir. Dés qu’il ouyt crier que le monde ne periroit pas pa