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Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/119

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cette annee faire vendange au lieu de nous, et ne leur laissons pas le vin que nous avons desja ; beuvons-le mes chers amis ; quand l’on en a pris un peu, on n’a plus tant de soucy : nous ne songerons plus tant à nos douleurs, et nous mourrons plus doucement. Ce conseil estant approuvé, le maistre de la maison s’en alla luy mesme à la cave, et tous les autres le suivirent avec des bros et des cruches, et ayans deffoncé tous les tonneaux, ils beurent tant qu’ils ne sçavoient quasi plus ce qu’ils faisoient. Apres ils porterent aux femmes tout le vin qui restoit, et elles se convierent à boire les unes les autres, disant à tous propos, ha ! Nous creverions