Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/131

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mes pensees ont esté rouges. Ne voyla-t’il pas l’effect de mes vanteries que tu as entenduës ? C’est assez d’avoir monstré une fois, que j’avois l’invention de faire cecy ; desormais je mangeray de tout, et ne seray plus si difficile en couleur. Il me suffira de porter tousjours sur moy quelque petit ruban rouge, pour me souvenir de Charite. Mais quand j’y songe que ce sera icy un ample suject d’exercer la plume de celuy qui écrira mon histoire ! Où est-ce qu’il eust pû trouver une plus belle matiere ? Ne sera ce pas là que son discours aura des enrichissemens qui ne se verront point dans les autres livres ? Ayant achevé ce discours il envoya acheter des cordons rouges, chez un mercier, et en attacha ses souliers, au lieu