Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/159

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vid Anselme, et en marchant aussi doucement que s’il eust eu tous les os rompus, il luy alla dire ; ha que n’estes vous venu plustost ? Vous m’eussiez deffendu contre un dieu chevre-pied qui m’a pensé tuer. Il a voulu forcer Charite, et j’ay esté pour la tirer de ses mains, mais plutost de ses pattes. à la verité elle s’est evadee pendant nostre combat, mais aussi j’ay bien eu de bons coups, et ne l’ay rachetee qu’aux despens de mes costez. Qu’eusse-je fait moy seul contre luy ? Ces faunes sont bien plus forts que les hommes. Ils ont bien de l’avantage en toutes choses, et quand vos gens courroient apres cettuy-là, ils ne le ratraperoient pas. Il va aussi viste que ces chevaux que l’on disoit que le vent boree avoit engendrez. Je suis marry de