Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/171

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t en soy-mesme que comme l’on avoit appellé la poësie une peinture parlante, on avoit aussi appellé la peinture une poësie muette, et il luy estoit avis qu’en ce qu’il voyoit, la peinture et la poësie se rencontroient et parloient mesmes toutes deux en termes clairs et intelligibles aux bons esprits. Anselme ayant sçeu qu’il n’esteignoit point sa chandelle, en estoit en grand soucy, car il avoit peur qu’il ne mist le feu quelque part. Mais il n’estoit pas si fou que cela, bien qu’il le fust beaucoup, et hormis l’extravagance qu’il faisoit paroistre, en s’imaginant que toutes les fables poëtiques estoient des choses veritables, et qu’il falloit vivre de la sorte, que