Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/190

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uité a adorees, et si elle s’en va, elle emporte avec elle le cœur et les yeux de l’assistance. Tous ceux qui la connoissent le confesseront, mais quand cela ne seroit point, et que ses attraits ne seroient plus ce qu’ils ont esté, devriez vous cesser de l’aymer puis que vos sermens vous y obligent ? Si elle avoit failly de sa part, cela seroit suffisant pour vous desgager, mais il n’y a rien à dire contre elle : maintenant elle vous rapelle encore avec la mesme affection quelle vous a tousjours monstree, et le premier moment que vous serez avec elle, luy fera oublier toutes vos fautes. Que l’on prenne garde s’il s’est veu jamais une semblable bonté, et si une telle maistresse n’est pas bien digne d’estre eternellement aymee.