Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que je crusse aussi qu’elle ne s’est pas laissé vaincre par son doux ennemy, et vous m’amenez son testament pour preuve, mais, ô dieu ! L’on void bien qu’il y a de la fraude, et il n’y a point d’aparence que Gismond qui estoit un vieux ruffien, qui avoit destiné son bien à estre la proye des personnes impudiques, ait choisi cette fille-cy pour son heritiere, à cause qu’elle s’est monstree chaste. Estoit-ce donc la premiere ou il eust treuvé cette vertu, et n’y avoit-il point de chasteté entre ses sœurs et ses cousines ? Qu’elle merveille ! Il n’y a que celuy qui là priee d’amour qui l’apelle pudique, et tous les autres l’estiment impudique. Il faut croire que c’est elle qui a fait dire cecy à ce pauvre homme lors