Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/235

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ce qu’il voudroit. Il n’eut pas si tost recommencé qu’il y eut un paysan à qui cette musique enragee rompoit les oreilles, qui se mit à sa fenestre, et jetta trois ou quatre pierres vers le musicien. Voyez vous, dit Anselme à Lysis, que vostre musique est aussi puissante que celle d’Orphee, et qu’elle attire desja les pierres. Cela ne veut rien dire, repartit le berger, retirons nous d’icy : il n’y fait pas bon. Ces pierres-cy ne sont pas respectueuses comme celles qui suivoient Orphee, lesquelles n’aprochoient de luy que de vingt pas, de peur de l’accabler, et estoient balancees en l’air. à la fin nous pourrions bien sentir leur pesanteur. Aussi tost qu’il eut dit cela ils se retirerent,