Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/237

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Cependant Anselme alla visiter Leonor mere d’Angelique, chez qui demeuroit la nompareille maistresse de nostre berger. Il luy raconta les traicts excellens que faisoit son hoste, et de quelle plaisante follie il estoit possedé, ce qui luy donna tant de desir de le voir qu’il luy promit de l’amener chez elle, le plustost qu’il pourroit. Il n’oublia pas à luy dire qu’il estoit passionnement espris de la beauté de sa fille de chambre, et que les discours qu’il faisoit sur son amour, valoient mieux que les plus excellentes comedies du monde. Quand Anselme fut de retour il demanda à ce berger s’il avoit achevé sa lettre. Il respondit qu’il n’avoit plus que trois mots à y escrire, et il ne voulut point

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souper qu’il ne l’eust faite, et