Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/281

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Pour ne vous rien celer, luy dit Anselme, je vous asseure que je n’ay jamais veu de feu au visage de Charite, que quand elle avoit une certaine galle à la jouë que l’on appelloit du feu gregeois ; et pour vous tirer d’erreur, ne considerez vous pas que quand la chandelle s’est soufflee, nous n’eussions pas esté sans clarté, comme nous estions, si cette belle en avoit dans ses yeux, veu qu’elle estoit au mesme lieu ou nous demeurions en obscurité ? Vous n’estes pas bon philosophe, repartit Lysis, sçachez que le feu qui est aux yeux de Charite, est comme le feu elementaire, que nous ne pouvons voir, encore que nous soyons bien asseurez qu’il est entre l’air et le ciel de la lune. Que si ce beau