Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à qui iroit le premier baiser Charite. Considerant aussi que les fueillages n’estoient point assez espais pour deffendre sa maistresse des regards du soleil, il se mit au devant d’elle pour empescher qu’il ne la vist d’avantage. Ce qui luy desplaisoit le plus estoit qu’il entendoit tousjours quelque petit bruit, et qu’il avoit peur que cela ne la reveillast, et que s’en allant elle ne luy ostast le moyen de la voir à son aise. Que ce vent est importun ! Disoit-il tout bas, il ne se contente pas de luy souffler au nez, il murmure encore entre ses fueilles. Il m’est avis que les rouës du char du soleil s’entendent d’icy, et je pense mesme que les arbres font du bruit en croissant et les fruicts en meurissant,