Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/301

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pour un de ses favoris. Charite qui ne se payoit point de tout cecy, le tira par des chausses tant qu’elle put, et une autre servante luy aydant il fut contraint d’entrer dans la cuisine, où celle-cy qui estoit la mesme qui l’avoit arousé d’eau d’ange, luy dit qu’il ne faloit pas qu’il pensast rien emporter de chez eux, et comme il lui eust reparty qu’il n’avoit rien pris que des faveurs qui luy estoient deuës, elle dit qu’il faloit donc qu’il en donnast reciproquement à Charite, et que l’on ne voyoit jamais qu’un serviteur emportast rien de sa maistresse, s’il ne luy laissoit aussi quelque chose en eschange. Il arriva pendant ce tumulte qu’un soulier de Lysis se desnoüa ; cette servante qui estoit une grosse bouffonne,

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le tira tout à fait hors de son pied, et dit, voicy la faveur qui demeurera à Cha