Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/313

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entamer, à la mesme maistresse à laquelle ils en ont donné un de neige qui se peut penetrer facilement. On seroit long-temps à remarquer toutes leurs absurditez : il suffit de sçavoir que Lysis qui estoit un de leurs principaux disciples, se laissoit manier à leur gré. Anselme fut fort resjouy de voir son esprit si docile, et l’entretint tousjours depuis en une asseurance bien ferme, luy remonstrant qu’il ne faloit pas craindre que Charite le voulust brusler, veu que l’on ne voyoit point de divinitez si peu soucieuses de leur honneur que de brusler leur temple. Ce fut cette opinion qui luy rendit l’ame, s’il faut dire ainsi, et son hoste voulant quelque