Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/347

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les : vous me donnez des nœus de souliers bleus, et il m’en faut des rouges, et vous me mettez une fraise camionnee, au lieu que quand j’estois à Sainct Clou, je n’avois qu’un collet bas. Pensez vous que les bergers ayent le loisir de s’amuser à faire gaudronner des fraises, et puis à quoy cela serviroit-il dans les champs ou la pluye les gasteroit, et les espines les deschireroient ? Je proteste que jamais je n’en porteray. Outre cela je treuve que vous m’avez fait le visage trop vermeil, et il faut que sur le teint d’un amant la rose fasse place au lys. Le peintre fut si estonné de ce discours qu’il ne sçavoit si l’on ne se moquoit point de luy, car Lysis n’avoit pas alors son habit blanc, mais Anselme le tirant à part luy parla de