Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/404

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mocquant de cecy, luy dit, penseriez vous estre Venus si vous n’estiez toute nuë ? Les dieux vous reconnoistroient-ils ? Et vostre fils quand il sera habillé le prendra-on pour ce qu’il est ? Qu’à-il affaire de vestement puis qu’il n’a jamais froid ? Mais encore comment l’habillerez vous ? Aura-il le haut de chausse, ou s’il sera encore à la bavette ? Je voy bien ce que c’est, vous voulez tenter la fortune : il ne vous coustera guere à vestir, car il est si petit qu’on le mettroit dans la poche ; et puis l’habit que vous luy ferez faire luy durera l’ong-temps, car il ne croist plus. Mais aprenez moy un peu, ne crie-t’il plus la nuict ? Est-il net ce petit drosle ? Ne fait-il point caca dans son carquois à faute de bassin ? Mange-t’il bien