Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/410

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is l’on n’a rien ouy de plus admirable : car sa bouche de devant tenoit la basse, et celle de derriere le dessus, si bien que luy seul il faisoit une fort bonne musique à deux parties, horsmis qu’à tous coups elle estoit interrompuë par un certain hoquet, avec lequel il tesmoignoit la generosité de son cœur, qui repoussoit tout ce qui luy pouvoit nuire. Bacchus ayant beu une pleine tasse, chanta, Alexandre aymoit tant le vin , faisant cliquetter harmonieusement deux assiettes l’une contre l’autre. Il acompagnoit son chant de tournoyemens d’yeux et de postures si gaillardes, que toute la troupe fut saisie d’allegresse. Cela incita chacun à la desbauche, et il n’y avoit pas jusqu’aux deesses qui ne voulussent faire rubis sur longle. Là dessus