Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/428

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on pû tirer une esgueree d’eau nette pour nous laver les mains devant le repas, et il l’a falu passer au travers d’un linge pour l’eclaircir. J’ay donc fait faire quelques trous à l’endroit du ciel où estoit ce fleuve, tellement qu’il s’escoule encore sur la terre, et je pense que les hommes sont bien estonnez maintenant de voir pleuvoir en si grande abondance. Or c’est en partie à cause d’eux, que j’ay osté du ciel tous ces signes : je les veux punir du mespris que depuis peu ils ont fait de moy. Il ne faut pas que desormais ils ayent le plaisir de voir le ciel bigarré de tant de diverses figures, qui leur enseignoient facilement les choses avenir. Voyla la remonstrance que Jupiter