Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/432

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nous n’estions point au monde, de sorte que nous n’avons pas esté priez de ton banquet. Ce jeune galand que voyla pres de toy lequel fait si bien le beau avec sa moustache doree, devroit il pas estre content d’avoir la conduite du chariot qui donne le jour, sans se vouloir dire conducteur des muses ? C’est moy qui le suis, je suis le vray Apollon fils de Jupiter et de Latone, et dieu de la prophetie, de la poësie, et de la musique, et luy il est fils de Titan et d’une divinité inconnuë. Voicy ma sœur Diane à ma suite qui se plaint aussi de la Lune que voyla, qui entreprend sur sa qualité. Cét Apollon en vouloit chanter davantage, mais sa sœur s’avançant dés qu’il eut parlé d’elle, vint dire à la Lune, quelle imposture ! Tu fais acroire