Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/494

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des choses du tout esloignees de la vray-semblance. Ce discours ne put estre oüy de Lysis sans y repartir. ô que tu as bien l’aveuglement que tu reproches aux autres ! Dit il à Clarimond ; quoy lors que tu treuves d’incomparables choses dans un livre tu ne les croys pas ? Mesures-tu les autres à ton aulne ? Si tu n’és pas capable de donner à une maistresse des preuves merveilleuses de fidelité, est-ce à dire qu’il ne se puisse treuver d’amant qui le fasse ? Considere que lors que mon histoire sera escrite on la tiendra pour une fable, de mesme que les avantures qui sont dans les poëtes, à qui tu ne veux point adjouster de foy. Clarimond fut fort estonné de cette saillie, et Anselme luy voulant