Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/520

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les hommes que la nuict, repartit Clarimond. Ne te moques point dit, Lysis, ce que je te dis est vray : mais d’avantage ce qui m’empesche de dormir, est que l’amour se tient tousjours sur mon chevet, et ayant son arc en main, fait la garde, de peur que le sommeil ne m’entre dans les yeux. Avant que de me gagner il faudroit abattre cette sentinelle. Clarimond ne repartit rien à cecy, afin de demeurer en repos, et Lysis croyant qu’il s’en alloit encore songer, ne fit plus aucun bruit, de peur de le resveiller : de sorte qu’il eut le moyen de dormir encore bien long-temps. Lors qu’il se resveilla il treuva Lysis tout habillé, qui estoit fort empesché à ses vers. Il avoit desja barboüillé plus de dix fueilles de papier, escrivant une stance et la rayant pour en remettre une autre, et