Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/530

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si ne desiroit-il pas qu’ils en fissent rien, n’ayant que faire de tant de tesmoins. Le chemin ne luy sembla point long ny difficile : il fut en peu d’heure devant la maison d’Oronte, où ayant accordé sa guytarre, il commença de joüer, et chanta son air en mesme temps. Sa musique estoit si bonne que Champagne mesme qui avoit l’esprit grossier, ny prenoit point de plaisir. Sa voix et son instrument s’acordoient à peu pres ensemble et estoient aussi agreables comme le braire d’un asne, avec le bruit d’une roüe de moulin. Ce qui estoit de plaisant estoit que pour feindre une deffaillance, il fondoit petit à petit, et enfin il chanta si bas que l’on ne l’entendit presque plus. L’air estant finy il joüa